Plasticienne

KCO

Créer « un monde flottant » pour penser la spatialité du vide est un concept qui m’a amenée sur la voie de l’ombre et ses occurrences.

Strier l’éther, faire passer l’invisibilité de l’air à travers la visibilité fragile d’une maille est pour moi un moment poétique. La maille que je façonne et sur laquelle une lumière est projetée, évolue à chaque étape du travail. Elle contribue à créer des sculptures en suspension sans « dedans » sans « dehors » à la chromatique crépusculaire et diaphane infiniment ambigüe et contradictoire. Ces chrysalides faciales évoquent ainsi un aspect transitoire, un cheminement que l’œuvre poursuit à deux titres : en tant que passage de fluide qu’elle ne peut arrêter et en tant que forme provisoirement retenue par son filet de maille, mettant ainsi l’accent sur des situations intermédiaires de passage, de traversées comme des moments intenses et fragiles à la fois.

C’est un travail marqué par un rapport à l’infini, à l’apesanteur, qui fait de la célébration de l’ombre et de son épaisseur un vide que l’on peut imaginer sous n’importe quelle forme. Des « figures du presque rien » qui ont une implication philosophique et spirituelle, évoquent à la fois la vie humaine et son caractère transitoire.