Sculptrice

 

Lyd Violleau

Dans ses visages plus figuratifs, il y a toujours une partie qui s’efface. Une joue et un œil sont la partie manquante du visage qu’il nous appartient de compléter, comme pour y ajouter notre caresse personnelle, notre baiser peut-être, notre manque aussi. La part manquante est-elle la part maudite de notre être, notre blessure, ce qui vient à notre insu nous défigurer ? Tel visage semble se tenir, dans sa partie effacée, sur une racine serpentine appuyée sur une base quadrilatérale où repose tout le mystère. Comme un globe terrestre tremblant de dépendre d’un socle incertain.
l y a aussi cette femme dont les jambes en arceau s’enfoncent dans un bois rassurant. Ainsi stabilisée, elle lègue à son corps un élan qui la projette jusqu’à son visage plat (plein cette fois) qui rappelle celui des sculptures égéennes. La tradition s’exprime, en même temps que la modernité se love autour de seins absorbant les bras qui s’y blottissent en douce spirale. Le corps se ramasse pour sublimer l’offrande. La sobriètè tient en suspens l’érotisme.