Peintre

Setsuko Uno

Nous retrouvons, presque invariablement, dans ce que donne à voir l’artiste Setsuko Uno, peintures et dessins, poupées, portraits ou paysages, quelque chose que l’on perçoit, de prime abord, comme sourdement inquiétant.

Impression qui (puisant aussi à la sève de son héritage pictural autant que culturel) procède ici de sa façon d’affronter le réel, en le traitant toujours de biais, c’est-à-dire en nous confrontant à quelque chose qui, en vérité, sans d’abord l’avouer, représente quelque chose d’autre que ce qui nous est proposé, en usant pour cela d’un léger décalage dont, à première vue, nous ne saisissons pas clairement les enjeux.

  C’est par cet interstice ouvert au sens, dans ce « jeu » introduit entre signifiant/signifié, brèche dans le visible, et qui est le pur jeu de l’imaginaire, le ressort de ce processus créatif, que de la représentation la plus minutieuse des objets du réel, on glisse sans contradiction ni heurts à ce qui ne nous permet pas d’autre choix que d’en faire une approche fantasmatique. Michel Diaz, écrivain